Côté colline

Fondés, en théorie, sur une complémentarité classique (tripartite) des sols, les finages du Centre-Var en Provence Moyenne affichent, dans les faits, une structure territoriale bipartite. Le saltus est réuni soit à l’ager, soit à la silva pour donner existence à deux entités : les terres cultivées et leurs friches (espace en principe habité) et les terres incultes et boisées ou conçues comme telles (espace en principe inhabité). Les deuxièmes, appelées “colline” depuis la fin du XIXe siècle, fournissent des biens matériels (combustible, matériaux de construction, herbes, gibier) et remplissent des fonctions immatérielles (limites, ritualité, jeux de loisirs). On rend compte ici de ces divers usages en répertoriant et en interprétant les traces laissées par l’homme. L’étude des constructions dans leurs divers contextes (environnemental, historique, technique et humain) permet d’un côté, de comprendre les besoins, enjeux et mentalités qui les ont mis en place et de l’autre côté, d’évaluer la part des facteurs qui sous-tendent leur maintien ou leur disparition. Mesurer la profondeur historique et la persistance de certains concepts et principes permet, par la suite, de reconnaître dans la “colline” un élément clé de l’identité locale.