La disparition

Le thème de ce nouveau numéro d’Incertains Regards au thème perecquien concerne “la disparition” dans les arts scéniques. Soit une histoire de ce qui vient à mourir, à s’absenter, à crever… Disparition structurelle des constituants traditionnels de la scène et de ses théâtralités conventionnelles : personnage, acteur, auteur, genres, dramaturge, intrigues, mythes, frontière scène/salle, critique, voire du public dans certains dispositifs artistiques… ou disparition du thèmatique : du politique, du populaire, des passions et autres fictions liées à la réprésentation des humanités complexes, et plus généralement du “récit”.
Sauf à en faire le deuil indépassable qui inviterait à une théorisation et une critique nostalgiques, peut-être faut-il se saisir de cette évidence – cette réalité – pour finalement penser/re-penser la représentation, la réfléchir quand les signes scéniques et historiques sont dispersés, dilués et disparaissants… mais aussi que de nouveaux constituants s’inventent, s’imaginent et nous déplacent, nous décentrent, nous désaxent… En définitive, les arts scéniques du XXIème siècle posent sinon la “fin de la représentation”, du moins sa fragilisation, et de manière certaine sa re-définition.
Images en trois D, espaces virtuels, dispositifs performatifs, nouvelles écritures scéniques… sans doute ces territoires esthétiques, plastiques et poétiques méritent d’être intérrogés pour la manière dont ils problématisent les œuvres et le rapport que nous entretenons à la représentation, voire au “désœuvrement”.