Éthiques du corps

Le corps est, avant tout, le siège physique de notre condition humaine. Plus largement, il incarne une institution sociale. Dans les deux cas, il n’est rien sans l’esprit. Corps et esprit manifestent l’être dans toute son identité. Le corps sans esprit relève de l’avoir : juridiquement, il est une chose. L’esprit sans corps est insaisissable : on peine scientifiquement à le qualifier. Réunis, corps et esprit sont la source et le sommet de la dignité humaine, concept né dans la philosophie morale et de plus en plus présent en droit, en économie ou même en littérature. Or, l’homme est en quête de dignité. Cette quête passe par le questionnement sur le corps à l’aune du bien et du mal. Elle conduit à s’interroger sur l’approche moniste ou pluraliste des rapports de l’éthique au corps. C’est tout l’intérêt de cet ouvrage, de poser quelques jalons scientifiques qui porteront le lecteur à enrichir ses réflexions sur le corps dans la bioéthique, au travail, en économie, en littérature, dans le sport, dans la mode et surtout dans la souffrance, volontaire ou subie. Il en ressort que dans le corps humain comme dans le corps social, l’option éthique est toujours possible au juriste, à l’économiste ou à l’homme de lettres.