Jacques Gélu. De la venue de Jeanne
- Le temps de l'histoire
En février 1429, Jeanne d’Arc se présente devant Charles VII, se disant envoyée du Ciel pour libérer Orléans. Mais la jeune fille vient-elle vraiment de Dieu ou n’est-elle pas plutôt le jouet de forces démoniaques ? C’est pour répondre à cette question et fournir à la cour des arguments en faveur de la Pucelle que Jacques Gélu, conseiller du roi et archevêque d’Embrun, achève en juin 1429 son traité De la venue de Jeanne. La construction de l’ouvrage obéit aux règles de la dispute universitaire, à la manière de Thomas d’Aquin. Au fil de son argumentation, Jacques Gélu parvient à prouver les vertus de Jeanne, à excuser son habit d’homme et à légitimer sa mission militaire. Mais la Pucelle n’intéresse qu’en partie le prélat, qui s’applique surtout à démontrer l’intervention de la Providence dans les affaires humaines. Théologien, canoniste et pasteur, Jacques Gélu manie avec rigueur des concepts scolastiques sans rapport avec le climat d’enthousiasme spirituel qui entoure la jeune fille. L’archevêque ignore tout de celle dont il prétend justifier la venue mais qu’il n’a jamais vue. Loin de défendre une personne, Jacques Gélu se fait l’avocat de la cause de Charles VII dont il veut prouver que les prières ont reçu leur réponse. La même science qui lui permit d’innocenter Jeanne fournira à l’évêque Cauchon les arguments pour la condamner.
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