Paralipomènes à la Batrachomyomachie
- Textuelles
On imagine mal Leopardi, le plus pessimiste des poètes romantiques européens, échafauder le scénario d’un dessin animé. C’est pourtant ce qu’il fait en élaborant vers 1835 une suite à un texte antique, La Batrachomyomachie, qui parodiait L’Iliade en faisant s’affronter les rats et les grenouilles. Ces Paralipomènes, ou Supplément au Combat des rats et des grenouilles, font la satire des Italiens et des Autrichiens du XIXe siècle, et à travers eux de toute droite et de toute gauche politiques. Parodie d’épopée, fable amère, satire et conte philosophique, ce poème inclassable conduit le lecteur de champs de bataille désertés en conciliabules pseudo-démocratiques, pour l’emmener enfin jusqu’en enfer. La veine métaphysique d’un Leopardi plus que jamais désenchanté prend alors le dessus sur la verve du pastiche et fait de ce texte le testament philosophique du chantre de « l’infinie vanité de tout ». Perle Abbrugiati en propose la première traduction française, en alexandrins, pour le panache.
- Epuisé