Penser le cinéma en peintre
- Arts
L’œuvre de Théo Angelopoulos présente la particularité d’évoquer la peinture, sans jamais pour autant se référer explicitement à un style ou à un peintre en particulier.
S’appuyant sur les influences avouées du cinéaste grec mais aussi de son chef opérateur principal Yorgos Arvanitis, l’auteur montre d’abord comment les oeuvres de deux peintres grecs, Yannis Tsarouchis et Théofilos, ont joué pour eux un rôle important de traces représentatives de la mémoire collective grecque. Mais les affinités avec la peinture ne s’arrêtent pas là. Souvent le cinéaste compose ses plans de la même manière que René Magritte ou Caspar-David Friedrich, non pour les imiter, mais parce qu’il part des mêmes problématiques théoriques et esthétiques que ces deux peintres.
Parallèlement, à travers un parcours qui passe par les théories freudiennes de la mémoire, l’exemple de Marcel Proust et la poésie de Yorgos Séféris, l’auteur envisage un rapprochement entre la mémoire et l’image tout en insistant sur l’importance de cette relation.
Une série d’entretiens, inédits jusqu’à aujourd’hui, avec Théo Angelopoulos et Yorgos Arvanitis montre l’originalité de leur méthode : loin de chercher une équivalence terme à terme entre tableaux et plans, tous deux pensaient très souvent comme des peintres.
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