La performance, encore
- Arts
Que représente – que présente – la performance aujourd’hui ? En quoi garde-t-elle des principes qui paraissaient lui être essentiels dans les années 1960-1970 ? Depuis cette période où le corps de l’artiste brisait, de sa présence magique, les limites physiques, morales et psychologiques que le public ne franchirait jamais, qu’est devenu cet art dont Marina Abramović demeure la figure symbolique et l’idole ? Actuellement, la performance semble particulièrement répandue, mais diluée dans une foule de petits événements et institutionnalisée, c’est-à-dire reconnue par les plus importantes structures artistiques internationales, lesquelles se posent le problème de l’archive, de la transmission ou du « reenactment » d’une pratique en principe peu fétichisable.
Les textes réunis ici questionnent ce passage entre la période « canonique » de la performance et aujourd’hui, selon deux dimensions dont les conséquences s’entrelacent : la transversalité entre les pratiques artistiques – théâtre, danse, musique, cinéma, vidéo, poésie –, et sa résonance politique. Le rôle de la performance, de l’intrusion du performatif, est-il de faire sortir les arts de catégories qui les muséifient et les réifient ? Ce rôle fut-il politique ? L’est-il encore ? Autant de questions que croisent les analyses des performances et des actions embrassés par les contributeurs, selon un vaste éventail géographique, allant du Portugal à l’Europe centrale et orientale, du Canada au Brésil, de l’Afrique de l’Ouest à la Chine…
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