Performances polynésiennes
- Travail et gouvernance
Le tourisme est parfois considéré comme un phénomène destructeur des cultures locales. Nuançant ce point de vue, l'anthropologie tend à montrer que, comme d'autres phénomènes liés à la mondialisation, les pratiques touristiques sont tout à le fois source d'uniformisation et de différenciation culturelle. Cet ouvrage, fondé sur treize mois d'enquête de terrain effectuée en Nouvelle-Zélande et à Tonga en 2008 et 2009, et complétées par plusieurs séjours entre 2012 et 2016, vise à mieux comprendre comment les acteurs font face à ces contradictions à travers la comparaison de performances touristiques similaires. En dépit de différences sociales et culturelles notoires entre ces deux Etats-nations de « Polynésie », le même type de performance touristique s’y est imposé. Il s'agit d'une démonstration de danses et de musique, d'un repas cuit au four « polynésien » (four semi-enterré), et d'autres éléments récurrents tels que la présence d'un « master of ceremonies » ou « guide ».
Ces performances touristiques doivent répondre à des attentes très diverses : les acteurs et les danseurs s'en saisissent localement pour mettre en avant la spécificité et le dynamisme de leurs cultures, mais elles doivent aussi répondre à un certaine attente d' « altérité », voire d' « authenticité » ou d'« exotisme » de la part des touristes. L'ouvrage examine comment cette altérité – donnée à voir mais aussi à ressentir – est construite par la performance, tout en offrant la possibilité aux acteurs de contester les dimensions les plus stéréotypées de ces représentations. Ces performances ont donc une dimension polysémique et ambiguë : elles permettent de délivrer des messages divers à des publics tout aussi divers, par le recours à des moyens variés (langage, expérience corporelle et manipulation d'objets notamment).
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