Recherche en sciences humaines sur l'Asie du Sud-Est, n° 22

La recherche sur la globalisation et le transnationalisme a connu un essor considérable ces dernières années. Après avoir été longtemps négligés, le rôle et l’importance des villes dans les processus de transnationalisation, de mobilisation diasporique et de mobilité migratoire font désormais l’objet d’une attention particulière. L’espace urbain, situé entre le global et le local, est en effet le théâtre de complexes processus de migration et de pratiques transnationales. Les villes attirent des populations diverses, notamment migrantes, et des acteurs hétérogènes y coexistent dans la proximité. Elles constituent des lieux d’innovation en termes de modes d’action, de sociabilité, de représentations ; elles sont autant de lieux d’expression et de (re)construction de l’identité des populations qui les composent, de redéfinition de leurs territoires ainsi que des pouvoirs et des modes de gouvernance qui s’y exercent. Ce dossier de la revue Moussons vise ainsi à interroger les relations entre urbanité, mobilité et transnationalité à travers l’étude de diverses communautés de migrants, volontaires ou forcés, provenant de Birmanie (Myanmar), dans des grandes villes d’Asie. Il apporte un éclairage sur les expériences migratoires urbaines de communautés birmanes, en retrace l’historicité et analyse les mobilisations et processus de changement identitaire et de socialisation. On s’intéresse ici aux formes socio-spatiales de la migration de ces communautés birmanes vers et dans un espace urbain, aux mécanismes relationnels établis entre ces migrants et leur espace urbain d’accueil, et plus généralement aux formes locales des pratiques transnationales urbaines des migrants birmans.