La régulation des recours juridictionnels et les exigences du procès équitable
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Il est fréquent de lire sous la plume d’auteurs avertis que « ce qui domine le paysage juridique, en ce début du XXIe siècle, c’est l’imprécis, l’incertain, l’instable […] » (M. Delmas-Marty, Les forces imaginantes du droit (III), Le pluralisme ordonné, éd. du Seuil, 2006, p. 7). Sans doute pourrait-on ajouter à ces adjectifs qualificatifs peu rassurants un nom féminin qui ne l’est pas moins : la gageure ! En son sens littéraire, la gageure renvoie, pour faire court, à un projet à tout le moins hasardeux. Le thème de cet ouvrage renvoie assurément à l’idée de gageure en ce qu’il postule l’effort d’une conciliation difficile entre deux exigences a priori contradictoires : réguler les recours juridictionnels en ces temps d’inflation contentieuse, tout en préservant les exigences du procès équitable (droit au juge, droit à une bonne justice, droit à l’exécution des décisions de justice), impérieuses dans un État de droit. Les réflexions fécondes que l’on trouvera dans cet ouvrage, en même temps qu’elles éclaireront le lecteur sur le sens d’une dialectique délicate, lui permettront de se faire une idée sur le caractère plus ou moins hasardeux de l’entreprise de conciliation évoquée. Les auteurs de cet ouvrage forment l’espoir que l’équilibre de la justice ne se trouvera pas, à terme, affecté. Il serait regrettable que le "modèle" du procès équitable, patiemment construit par la Cour européenne des droits de l’homme, pâtisse de mesures qui, si elles sont nécessaires, pourraient en affecter la substance.
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