S’habiller dans la Méditerranée du Moyen Âge et de la Renaissance

Marqueur identitaire et outil de communication, le vêtement – et les pratiques qui y étaient associées – était déjà à l’époque médiévale un code, constitué de signes, qui permettait de saisir l’ensemble de la réalité sociale, de catégoriser des individus et des groupes, et de les ordonner, de les hiérarchiser voire de les exclure. Si s’habiller désigne avant tout un acte consistant à se couvrir pour s’isoler du froid ou de la chaleur, il revêtait une autre dimension allant bien au-delà des simples fonctions physiologiques. Par son biais, les différents groupes sociaux pouvaient exprimer leur identité et leur message par rapport aux autres. Le vêtement devenait alors une forme de langage permettant à l’homme de communiquer avant même de s’exprimer par la parole. À travers une documentation riche et variée, composée à la fois de sources narratives, de corpus juridiques et normatifs, de documents de la pratique et de données iconographiques, les six contributions de ce dossier s’inscrivent dans une perspective de renouvellement des problématiques dans le domaine de l’histoire du vêtement. Organisé autour de deux thèmes – la question de l’économie du textile et celle des usages du vêtement –, ce dossier en interroge les dimensions à la fois symboliques, culturelles, religieuses, sociales, économiques et politiques, à travers un voyage dans l’espace méditerranéen de la fin du Moyen Âge, ponctué d’étapes au Maghreb, en péninsule Ibérique, en Toscane et en Syrie.