Le vide dans l'art du XXe siècle
- Arts
La pensée du vide anime les spiritualités de l’Extrême-Orient : vide du taoïsme, vide du bouddhisme et leur rencontre dans des synthèses diverses. Elle est au cœur de l’art des lettrés. Les artistes contemporains chinois s’inspirent de l’art moderne occidental et, depuis une trentaine d’années, de l’art contemporain ; certains d’entre eux ont su interroger cette matière nouvelle à l’aide d’une pensée clairement nourrie par la tradition. Loin d’être synonyme d’absence, le vide dans ces démarches rejoint une acceptation d’un réel vécu comme la manifestation de la respiration du monde. Huang Yong Ping et Cai Guo-Qiang offrent deux exemples d’une démarche où la question de l’identité et du dialogue avec l’Occident trouve son dépassement dans une stratégie récusant le dualisme qui prévaut habituellement dans ce genre de débat grâce à la mise en œuvre d’une pensée du vide. Le monde occidental a été pour sa part fasciné depuis des siècles par l’art et par la pensée de l’Extrême-Orient. Le vide y a souvent pris à tort les couleurs du néant (Hegel, Schopenhauer et Nietzsche). D’autres sources cependant sont venues enrichir l’ouverture à cette pensée. On ne citera ici que l’inspiration du bouddhisme zen et de la pensée taoïste si importantes dans l’après-guerre (les artistes et les auteurs rassemblés à l’occasion de l’exposition américaine The Third Mind, American Artists Contemplate Asia, 1860-1989 en témoignent). Les artistes retenus ici, Marcel Duchamp, Yves Klein, Robert Irwin, ont chacun un rapport original avec ce corpus d’images, de notions et d’expériences.
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