Volonté de l’auteur et philologie de la réception
- Textuelles
Depuis des décennies, à la suite des théories littéraires du XXe siècle, l’auteur est au cœur de la réflexion herméneutique. Les interventions de Foucault, Barthes ou encore Genette ont conduit à un effacement progressif de l’identité historique de l’auteur au profit de sa « voix », de ce qui est identifiable par le biais de son style. La philologie, gagnée elle aussi par ce questionnement, a été contrainte ces dernières années à redéfinir ses catégories conceptuelles classiques, telles celles d’« original » ou de « dernière volonté de l’auteur », pour se concentrer sur les dynamiques affectant la transmission d’un texte. Le changement de perspective, inauguré par Bédier, a vu dans les études de Jauss, Avalle et Zumthor l’affirmation de l’intérêt pour le moment réceptif d’une œuvre, puisque, en l’absence d’autographes, il reste le seul à être concrètement attesté. Néanmoins, la confrontation entre les motivations de la philologie reconstructive et celles de la philologie de la réception reste aujourd’hui essentielle. Dans le sillage de ce débat, les essais réunis dans ce recueil examinent divers cas de réception d’œuvres littéraires classiques et médiévales, non pas d’un point de vue exclusivement synchronique, mais en essayant de rendre compte des changements (codicologiques, linguistiques, culturels) dont témoignent les manuscrits, avec la conviction que la mesure du chemin parcouru par une œuvre et l’éclairage des étapes individuelles peuvent aussi aider à reconstruire la volonté de l’auteur.
- Nouveauté