Esthétique de la médiation
- Arts
En un demi-siècle, la notion de médiation culturelle s’est imposée pour désigner un ensemble de pratiques qui structure le champ culturel et artistique. Elle recouvre désormais une incroyable diversité d’acteurs, de pratiques et de logiques d’action. À tel point qu’il semble parfois difficile d’en cerner les contours épistémologiques et les enjeux professionnels. Peut-être est-il temps de revenir sur les circonstances et les différentes étapes d’émergence de cette notion. De sorte qu’il soit possible de faire le point sur les efforts théoriques qui ont présidé à son invention et sur les effets induits par son avènement sur le champ des arts et de la culture. Ces efforts théoriques ont été ceux de toute une communauté scientifique qui a d’emblée abordé la médiation culturelle comme un objet d’étude transdisciplinaire. Ils ont coïncidé avec l’autonomisation de la médiation culturelle comme une pratique professionnelle centrale pour les mondes de l’art, tout autant qu’ils ont correspondu à son identification comme un champ d’intervention possible pour les politiques culturelles. À ces enjeux théoriques, professionnels et institutionnels s’ajoutent un véritable défi critique. Puisqu’il demeure indispensable de s’interroger, d’un point de vue esthétique, sur les conceptions de l’art, de ce qui fait œuvre en art, auxquelles la médiation culturelle a recours pour créer les conditions d’une expérience sensible, d’un rapport à l’art et d’une politique du commun.
- Nouveauté