La liberté religieuse au Mexique
- Droit et Religions
Motivé par des exigences de démocratisation et de respect des droits de l’homme, le Mexique est entré, depuis 1992, dans une ère de modernité juridique en matière religieuse en modifiant profondément son régime séparatiste et fortement anticlérical, en vigueur depuis 1917. La libéralisation du régime a ainsi permis de positionner le principe de liberté religieuse comme l’axe majeur du droit ecclésiastique d’État au détriment du principe de séparation qui prévalait jusque là, et d’introduire dans la normativité mexicaine le principe de laïcité, notion encore peu étudiée mais pourtant d’un fort potentiel en matière de régulation des relations entre l’État, la société, et les confessions religieuses. Cependant, l’analyse de la législation actuelle en la matière révèle certaines problématiques, et met notamment en évidence les ambigüités d’un État qui continue d’osciller entre un certain juridictionnalisme en la matière et la pleine acceptation d’un régime de liberté. Par ailleurs, s’il est possible de considérer que le principe de liberté religieuse jouit, au niveau formel, d’une reconnaissance juridique et de mécanismes de garantie satisfaisants, l’étude de sa mise en oeuvre dans la pratique quotidienne révèle les insuffisances de la gestion de l’État, lequel rencontre des difficultés à désamorcer les conflits nés de la pluralisation religieuse de la société et à imaginer des solutions justes et audacieuses aux nouvelles problématiques. Finalement, l’étude de la liberté religieuse dans le pays permet d’arriver à un diagnostic de l’État mexicain en matière de libertés fondamentales, constat qui souligne les difficultés du pays à s’ériger comme un véritable État de droit, capable d’assurer à tous le respect effectif des libertés.
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