Droit nucléaire
- Recherches Administratives
Le nucléaire est en débat, fait débat, et l’on ne peut, d’une certaine manière, que s’en réjouir. Il ne serait rien de plus inquiétant qu’une question, qui concerne notre avenir à tous, ne donne lieu à aucun débat. L’unanimité est toujours suspecte, car elle signifie le plus souvent – il y a évidemment à cela quelques exceptions tout à fait remarquables – que ou bien les citoyens sont mal informés, ou bien qu’ils sont anesthésiés. Mais, concernant le nucléaire, et de ce point de vue, il n’y a guère de souci à se faire : le débat est plus que vif entre les partisans et les opposants au nucléaire.
Mais y a-t-il vraiment débat ? Car un autre risque menace les démocraties, celui que, sur des questions essentielles de nature sociétale, il y ait deux camps, qui ne songent pas à débattre, à discuter, à raisonner, mais qui ne rêvent que d’« en découdre », selon une expression familière, et certains sont prêts, comme le montrent plusieurs exemples, à empêcher toute prise de parole, ce qui est une position proprement totalitaire.
Si les positions sont tranchées, opposées, irréconciliables, sur un problème donné – et la France a donné l’illustration, ces derniers mois, d’un tel fossé au sein de la population à propos de plusieurs problèmes sociétaux – alors la démocratie est menacée également, car si elle repose sur un absolu, la valeur même de la démocratie et de ce qu’elle implique, elle suppose, pour pouvoir fonctionner, que des compromis soient établis entre les différentes positions. Comment, pour s’en tenir au nucléaire, parvenir à établir un véritable débat, avec une écoute réciproque, pouvant déboucher sur un « consensus » minimum indispensable à la société ?
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