La présidentialisation des institutions régionales
- Louis Favoreu
Communément entendue aujourd’hui, la présidentialisation d’un régime, outre la référence classique faite aux régimes dits présidentiels, renvoie à la tendance des régimes parlementaires durant la seconde moitié du XXe siècle à la valorisation des exécutifs. Cette tendance, souvent vérifiée dans ce que l’on a appelé la rationalisation du régime parlementaire, a évolué vers une gradation des pouvoirs au bénéfice de l’exécutif et plus particulièrement de son chef. Cette évolution qui répond à un besoin des gouvernés, après la Seconde Guerre mondiale, d’une responsabilisation dans l’exercice du pouvoir s’accompagne évidemment d’une certaine personnalisation du pouvoir et a pu avoir pour résultat la stabilisation des régimes parlementaires à travers celle des exécutifs.
À l’image des évolutions étatiques, la présidentialisation des institutions régionales est une conséquence des mutations qui ont marqué les régions françaises, espagnoles et italiennes. Les degrés de cette présidentialisation sont assurément extrêmement variables d’un système régional à l’autre car c’est l’histoire de l’État, l’acceptation de la structure régionale et son rôle dans l’organisation étatique qui influencent le plus souvent le rythme et l’ampleur des évolutions.
En tout état de cause, cette présidentialisation des institutions régionales est la réponse choisie, dans des régimes parlementaires différents qui évoluent vers la prépondérance de l’exécutif, pour améliorer la décentralisation et faire face à ses dysfonctionnements.
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