Nocturnes
- Arts
L’art est né de la nuit, Une jeune fille de Corinthe qui souhaitait garder les traits de son amant partant pour un long voyage, eut l’idée de tracer le profil de son ombre que projetait une lampe sur la paroi obscure. Ainsi naquit le dessin. Son père, Butadès, potier de son métier, en saisit les contours avec l’argile, et ainsi naquit la sculpture. La nuit porte les rêves et l’art en projette les visions : la vision fondatrice de Constantin qu’évoqua Piero della Francesca, celle du Christ au jardin de Gethsemani qu’illustrèrent Mantegna et Bellini, celle de Füssli dont le cauchemar hanta Sigmund Freud lui-même. Il y a les nuits d’Elsheimer qui, le premier, en fit un sujet et les lumières nocturnes de Caravage, qui éclairèrent jusqu’à Vermeer et Rembrandt, marquant à jamais la peinture. Et puis celles de Shakespeare, de Young et de Novalis, celle de Kant au ciel étoilé, des nuits littéraires, des nuits sans lune et des nuits noires. Des « nocturnes » de Chopin ou de Liszt et des nuits de Chine, des nuits blanches, des nuits américaines, nuits d’artifices et de cinéma qui interrogent et viennent à l’aube se dissoudre avec le jour. Réunissant philosophes, spécialistes de littérature, historiens, historiens de l’art et musicologues, cet ouvrage propose une réflexion sur le rapport entre art et nuit. Il s’offre comme une rencontre des arts et de la pensée autour de ce moment nocturne qui a nourri la sphère esthétique et notre conception du rôle du créateur.
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