La médecine des femmes
- Italies
Depuis des siècles, les femmes sont censées s’occuper des malades, assister aux accouchements, soigner les blessures, préparer et administrer les médicaments ou encore accompagner les agonisants, mais la profession médicale leur a été de facto interdite jusqu’à la fin du XIXe siècle, et il a fallu du temps avant que la figure de la « doctoresse » ne soit acceptée. Reléguées au statut subordonné d’aide-soignante ou d’infirmière, les femmes n’avaient pas voix au chapitre ; le diagnostic et le choix thérapeutique étaient l’affaire du médecin, auquel il fallait obéir. Ce n’est pas un hasard si, jusqu’à des temps récents, les soins ont été de préférence confiés aux religieuses : obéissantes et asexuées, on pensait que leurs compétences étaient supérieures à celles des laïques. Ce n’est qu’après la Grande Guerre que les choses commencent lentement à changer.
Méprisées par la médecine, les guérisseuses jouissaient en revanche de la reconnaissance populaire et d’une incontestable liberté dans le diagnostic et la thérapie, mais étaient exposées à des risques de représailles en cas d’erreur ou de mécontentement, et étaient souvent soupçonnées de sorcellerie
On demandait donc aux femmes de soigner, mais on les considérait comme dangereuses. Ange qui chérit le malade ou démon qui pourrait se servir de ses connaissances pour lui nuire, l’image des soignantes est contradictoire et complexe, comme on peut le constater grâce aux contributions très enrichissantes des chercheurs qui ont collaboré à cet ouvrage.
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